La Saga
des AJED :
L’année
terrible
La scheresse et les rafales de vent
Octobre-Décembre 2015
Une
saison blanche et sèche
NON, ce titre n’a rien à voir avec le roman « White and Dry
Season » d’André BRINK publié en 1979 et
traduit en français sous le titre « Une saison blanche et sèche » Edition
Stock 1980.
Ce roman qui dénonce le régime d’apartheid en Afrique du Sud a contribué à porter à la connaissance du monde entier la répression très sévère exercée par le gouvernement de la RSA à
l’encontre des Noirs qui menaient des actions contre ce régime à la suite des
émeutes de Soweto en 1976.
*******************
Tout le monde parle de l’année 2015 comme une
des années les plus chaudes depuis des décennies.
La sécheresse qui sévit depuis
Avril 2015 en Afrique du Sud n’a pas échappé à ce phénomène, une des
conséquences de l’enfant terrible El Nino. (Voir Le Monde du 13 Novembre 2015 : La sévère sécheresse persiste en Afrique du Sud)
Quelques gouttes d’eau se sont échappées du
ciel d’Avril 2015 à mi Janvier 2016 alors que les rafales de vents, atteignant
régulièrement 65km-75km/heure fouettaient,
balayaient collines et montagnes qui
nous entourent.
Juin 2015 : Domaine Sérénité où l’herbe est
devenu jaune car la pluie n’était pas au rendez-vous depuis Avril
Cependant le bassin était rempli de l’eau qui débordait de la cuve
10.000 litres grâce au vent qui fait tourner la pompe éolienne.
D’Octobre
à Décembre la température grimpait facilement
à 28°C dès 6h-7h du matin, et elle
frôlait parfois les 32°-34°C pendant la journée.
Le 5 Novembre 2015
Le
record a été enregistré à 39°C à 11h à l’ombre au Highland Coffee à Clarens où
on peut réellement déguster un vrai et excellent expresso digne de ce nom
On
dit que, selon les archives et les « anciens », Clarens avait connu les 34° C pour la dernière fois en 1935
Ci-dessous: La terre est vraiment sèche
Janvier 2016 :
Sérénité vu
de la propriété Saint Fort, à 30 minutes de marche de chez nous.
La ravine constitue la ligne de démarcation
entre Sérénité et Saint Fort
Novembre
2015
Photo
prise de la grotte aux baboins
Notre ami et voisin hollandais Roel quittait Sérénité pour rentrer chez lui, à 2h30
de marche.
Il
entamait la traversée du
pré appartenant à Saint Fort avant
de se faufiler dans la ravine.
Le
paysage était si désolant,
devenu blanc et entièrement brûlé par la
chaleur et par le soleil.
Alors
qu’en Octobre-Novembre 2014 :
il
pleuvait normalement pour un printemps ordinaire dans le Free State.
Le
chemin était tellement boueux que je devais toujours conduire en mode 4 x4 à
20km/h pour rentrer à la maison
Janvier 2016
Les
30 platanes qui bordent l’allée ont terriblement souffert de la sécheresse.
Provisoirement,
je pense que nous en avons perdu probablement 3 ou 4.
Quelques platanes en danger.Je ne pense pas qu’ils puissent survivre.
Ci-dessous: l'envol d'un serpentaire au dessus du près . Son envergure s'approche bien 2 m
Les panneaux solaires sont chauffés à blanc tout le long de la journée où aucune nuage se point à l'horizon.
Tout est devenu jaune-blanchâtre par manque d’eau et de l’humidité dans l’atmosphère
Pour
l’instant on continue à les arroser en espérant sauver ceux qui sont éprouvés par la sécheresse : les branches devenues presque cassantes
manifestent le signe d’une branche presque morte.
Les rafales de vent
Les
rafales nous sifflaient dans les oreilles toute la journée.
Parfois
elles atteignaient les pics de 75km/h. Généralement,
elles balayaient le paysage à 45km/55km.
Bien entendu, elles ne sont pas comparables aux
rafales cycloniques que nous avons connues à l’île de la Réunion.
Un jour, le ciel était
devenu soudainement opaque, teinté d’une couleur ocre-orange obscurcissant l’horizon,
réduisant la visibilité à environ 100 m. C’étaient des rafales de vent qui
soulevaient une grosse masse de poussière. Ce n’était pas le ciel rougeâtre de
Pékin archi-pollué dont les photos ont récemment fait le tour du monde en Janvier 2016.
Le
vent était tellement violent qu’il soulevait la toile en plastique, comme si
c’était le voile d’un voilier gonflé par
la tempête.
Le plastique, à son tour a finit par soulever et faire bouger la structure métallique, rompant ainsi les points de soudure
La serre est entièrement détruite.
Le
plastique, à son tour a finit par soulever et faire bouger la structure
métallique, rompant ainsi les points de soudure
La serre est entièrement détruite.
Résultats des courses, on était content de voir des nuages noirs s’amonceler à l’horizon..et puis, quelques minutes plus tard, les rafales se mettaient de la partie et nettoyaient le ciel le rendant tout bleu sans nuage.
Pas de pluie tant espérée et annoncée par les prévisionnistes du site Méteoblue.
Pendant
des mois, on consultait quotidiennement
le site Météoblue.com afin de savoir si par
chance la pluie nous tomberait dessus.
MAIS, fait
extraordinaire :
Si,
les prévisions indiquaient avec
exactitude l’état du ciel : ensoleillé le matin, nuageux dans
l’après-midi, celles concernant les vitesses des rafales de vent se révélait inexacte.
( ??)
La pompe éolienne
Du
15 Octobre au 20 Novembre la tige de transmission reliant la roue à hélices à
la pompe à piston a été cassée en 3 endroits différents à cause des rafales de
vent
La pompe éolienne est
donc hors d’usage.
Deux
réparations en 3 semaines
Heureusement,
nous avons fait installer en Mai 2013 aussi une pompe électrique de secours qui
a été mise en service pour remplacer l’éolienne.
Comme
les rayons du soleil nous écrasent dès 6h
du matin, nous obtenons quotidiennement suffisamment d’électricité pour faire
fonctionner la pompe électrique environ 4-6 heures par jour.
Moralité
de ce phénomène météorologique : les rafales chassant les nuages nous permettent
de remplir la cuve de 10.000 litres d’eau grâce à l’abondance d’électricité. Les
panneaux nous fournissent en moyenne 10 Kw par jour
Et
nous sommes confrontés à un choix cornélien : afin d’avoir de l‘eau pour
l’arrosage de nos plantations, faut-il préférer le vent à la pluie?
Mais
tout de même, je préfère utiliser l’électricité pour faire fonctionner autres appareils,
machines, et outils que la pompe électrique.
Le
problème est que les entreprises spécialisées dans les pompes éoliennes sont
tellement débordées par les demandes de réparation qu’aucune n’est pas encore venue
réparer la troisième casse. Donc on continue
à déclencher la pompe électrique chaque jour
En
Janvier, dans les vœux de Nouvel An, la mention « une année 2016 pluvieuse »
fait partie du cortège de vœux traditionnel : santé, bonheur, chances,
succès..etc. que l’on reçoit et que l’on envoi mutuellement
Démantèlement
de l’ancienne serre et construction d’une nouvelle
Puisque
la serre cubique a été très fortement endommagée, pour ne pas dire détruite,
nous avons été obligés d’en faire construire une nouvelle
Le
chantier a duré 10 jours
La
toiture en toile plastique a été remplacée par le vitrage plastique polycarbonate
L’arrivée de la
pluie et des orages d’été en Janvier a fait revenir doucement de la couleur au
paysage.
En
effet, en 20 jours, la pluviométrie a atteint 171 mm
Cependant,
les orages d’été, même en période de sécheresse sévère, s’accompagnent souvent
de la grêle.
Le
3 février, à 15:00 des grêles de la taille d’une balle de golf se sont
déversées pendant 10-15 minutes sur Clarens Village, causant de sérieux dégâts
aux voitures, toitures, jardins, arbres fruitiers. Et heureusement aucune une
boule de glace n’est tombée sur le Domaine Sérénité
A mon niveau j’ai remarqué quelques « dégâts collatéraux »
dus à la sécheresse
*Que
la chaleur a été telle que nous n’arrivions pas à faire notre beurre maison. La
crème fraîche ne se transformait pas en chantilly épais qui permet d’obtenir par
la suite du beurre baraté.
*Que
les poules ont réduit fortement leur ponte.
*
Qu’aux réunions mensuelles du Clarens Garden Club, nous n’apportions aucun légume
bio du potager à vendre au profit de la caisse « verte » du CGC.
Certains membres du club en étaient déçus
*Pratiquement
pas de mûres ni au jardin, ni dans le bush de notre terrain. Donc pas de tartes
aux mûres cette année
*Que
le prix des céréales s’est envolé. Pour nourrir mes poules, le sac de 25 kg de
mélange maïs+ graines de tournesol est passé de
110 Rands en Octobre 2015 à 120 R en Décembre et à 150 R en Février 2016.
En conséquence le prix du poulet et de la viande sur les étals ont fait un
bond, contribuant à l’envolée de l’inflation qui officiellement n’a été que de
6.5% en 2015.
*Le
prix de la farine de maïs, le mielie-maze dont le prix est très bas constitue l’aliment
quotidien de base d’une grande partie de la population : le pap :
une sorte de porridge/polenta (ce terme Afrikaans vient du Néerlandais « porridge ») a accusé une augmentation de 20% en 3 mois.
Concernant
la hausse du prix de la viande pour le braai (barbecue) si chère aux citoyens Sud
Africains, je vous livre une explication de mon voisin David , ex-banquier, retraité devenu
fermier éleveur.
Primo : La
sécheresse conduit à la hausse du prix de fourrage et des granulées. Par
conséquence les bêtes ne sont pas
engraissées correctement à cause du coût des aliments ; donc pas ou
faibles bénéfices à retirer de la vente car le poids des bêtes reste suffisant.
Et peu de vente conclue aux enchères hebdomadaires du bétail.
Ce qui est rare est
cher
Secondo : l’arrivée
de la pluie tant espérée permet aux foins de pousser, et en même temps de faire
grossir le bétail. Dans l’espoir d’obtenir davantage de revenus, une grande
majorité de fermiers en ce moment s’abstient à vendre leurs bêtes en spéculant
sur la loi de l’offre et de la demande.
Encore ce qui est
rare est cher.
Une
petite consolation :
La
baisse du prix de l’essence et du gasoil a ralentit quelques peu la hausse des
prix des taxis-bus collectifs que les Noirs empruntent pour se rendre au
travail
En
moyenne depuis Novembre : le sans plomb se situe autour de 12,20 R, le
gasoil 10,50 R.
(Taux
moyen de change en Janvier 2016 un Euro=17,75 Rands. Sources : Banque de
France)