Le township KGUBETSWANA de CLARENS
KGUBETSWANA en Sotho signifie Terre Rouge. Cette désignation remonte probablement très loin dans le passé car personne n’a pu me dire exactement quand ce terme est apparu pour la première fois. Terre Rouge provient-il de la couleur ocre viré vers orange-rouge de ce coin ? Ce township était-il le repère des « Rouges » la branche gauchiste légèrement radicale de l’ANC ?
Le vieux township
John, notre guide, en premier plan, devant un taudis promis à être détruit. A gauche, on aperçoit les maisons individuelles, construites dans le cadre de la politique de résorption des habitats insalubres. On voit de loin, en arrière plan, le nouveau quartier du township
Ce taudis, avec son inévitable parabole
Ces cases sous tôle, à la lisière de la nouvelle zone d’habitation du township, seront rasées dans un avenir proche, selon John.
On voit les tuyaux de la voirie, entreposés à proximité des tranchées, prêts à être posés. Mais John précise que les élections générales de Mai 2014 étant passées, le chantier ne redémarrera pas de sitôt.
On retrouve la même stratégie coutumière des politiciens professionnels en ce bas monde : respectant scrupuleusement des échéances électorales, ils excellent dans l’art de la séduction des électeurs de base.
Le nouveau quartier de Kgubetswana :
Crée vers le début de 2000, il est composé de maisons individuelles distribuées gratuitement par le gouvernement aux occupants des taudis du township.
Conditions de l’attribution :
*La situation économique et sociale.
*Pendant les cinq premières années, pas de loyer à payer, mais le « propriétaire » n’a pas le droit de modifier le bâti, plus précisément d’agrandir la maison à son aise,
* et évidemment pas le droit de la revendre.
La maison « sociale » type : environ 6m x 5m avec salle d’eau, WC, et un petit bout de jardin autour.
Pour celle-ci, le propriétaire a ajouté une pièce au bâti initial
Apparemment, il n’y a pas de contraintes concernant les matériaux à utiliser.
N’en parlons pas de permis de construire…
Kesako ??? Moi pas connaitre !!!???
Celle-ci : en cours d’extension.
J’ai remarqué que chaque cour possède au moins un arbre fruitier.
Une rue pavée du township
Globalement, j’ai l’impression que le quartier n’est pas délaissé en matière d’entretien et de propreté de la voie publique.
Quelques portes sculptées
Activités économiques du township : (sans compter celles des dealers)
L’atelier de la Coopérative d’insertion de John. Le jeune soudeur-ferrailleur exécute une commande d’un particulier
Des objets produits en série sont mis en vente sur la place centrale de Clarens Village.
La boulangerie « communautaire »gérée par la Coopérative du quartier. Pas d’enseigne, ni pancarte mais les habitants peuvent y acheter à un prix inférieur à celui pratiqué dans les magasins à Clarens. Notre voisine Elrina y fait ses courses, non pas pour des raisons financières, mais pour soutenir ces micro-activités associatives.
Une épicerie-bazar-débit de boisson qui se nomme White House
Son homologue « épicerie-bazar « est peint en rouge avec le signe distinctif de superette affiliée à un grand distributeur
Ci-dessous, épicerie bazar « indépendant » MADIBA Food Shop
On dénombre au moins 4 superettes dans Kgubetswana, sans compter des petites échoppes.
Ces deux établissements affichent belle et bien leur appartenant au réseau « Champion »
Surtout ce que l’on remarque est la présence de nombreux débits de boissons alcoolisés; les « Taverns » d’où partent des flux sonores tonitruants qui font trembler les pavés.
Comme partout, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses.
Des touts petits bistro-gargotes qui accueillent des « piliers de bars » âgés, souvent bénéficiaires des allocations sociales, mal rasés, adeptes de petits verres au milieu de la matinée ou pendant la journée. La soif et l’envie n’attendent point l’heure, n’est-ce-pas !!. Rien de nouveau à l’Est, ni à l’Ouest, ni au Sud, ni au Nord d’ailleurs
Le confortable ZAMA Tavern, de bonne facture et fréquentée par les jeunes branchés : blousons, polos, jean à la mode. Le proprio connait-il le créol réunionnais « zamal » (marijuana) ?
Elevage familial de bovin au Kgubetswana
Ci-dessous : paysage habituel que l’on aperçoit aussi au Viet Nam, en Malaysie, dans l’archipel des Mascareignes, et aussi à la campagne des pays que l’on appelle pudiquement « pays en voie de développement » .
Prés sans clôtures, ni barrières.
Rien à voir avec des centaines d’hectares clôturés des grands éleveurs Afrikaners, nos voisins par exemple.
Certains habitants du Kgubetswana possèdent chacun quelques vaches, le plus souvent 2 ou 3. Les gardiens déplacent les animaux d’un pré à l’autre aux alentours du township et au bord de la nationale 711. Aux automobilistes de scruter les abords de la route, pied sur le pignon et prêts à piler en catastrophe.
Les propriétaires se cotisent pour rémunérer les cowboys sans cheval, ni LR 22. Piet, notre jardinier, paie mensuellement 200 Rands pour la garde de ses deux vaches .
Les vaches paissent sur le terrain de foot où les écoliers viennent exercer l’habileté de leurs jambes aux heures d’Education Physique et Sportive, si jamais par chance ils en ont.
Les cultes dans le township :
Il existe au moins 4 lieux de culte dans le quartier.
Sans le guide attitré John, je n’aurai jamais su que cette maison est un Temple.
Ces « temples » ne sont que des bâtiments ordinaires sans signe distinctif d’appartenance à un groupe « spirituel » ayant pignon sur rue.
Je suppose que la concurrence entre « églises » est relativement vive.
Il faut noter que les média diffusent abondamment sur leurs ondes les dimanche matins sermons et prêches des Télé-Evangélistes Blancs ou Noirs, (ou Télé-Baptiste T.B.). En les écoutant d’un œil (d’une oreille) distrait(e), je les comprends assez bien car ils articulent distinctement et lentement.
Ce phénomène est assez répandu en Afrique, et plus visible qu’en France ou à La Réunion.
On peut émettre l’idée que Jésus-Christ, dont l’enseignement a servi de véhicule de l’expansion spirituelle de l’Eglise catholique de Rome, devrait se réveiller ; puisque le « territoire spirituel » et l’audience du Vatican, conquis à l’ombre de l’ère de la Colonisation économique des peuples arriérés, chancellent et s’effritent.
Mi- Septembre : Grande émotion dans l’opinion publique Sud Africaine
Le 12 Septembre, à Lagos, la capitale du Nigeria, une résidence-hébergement dépendant du Synagogue Church of All Nations, s’est écroulé probablement à cause des malfaçons. Cette Guesthouse servait à héberger des visiteurs et pèlerins se rendant aux sermons du prêcheur TB Joshua, une riche et très influente personnalité au Nigéria, un Grand Prophète pour ses fidèles. Il faut dire que ses prêches accueillent régulièrement des hommes politiques, la jet-set locaux, parfois aussi certaines personnalités Sud-Africaines.
Parmi les victimes, figuraient 85 pèlerins Sud-Africains dont les corps n’ont pas encore pu être rapatriés en Octobre. Quelques ministres Sud-Africains se sont rendus sur place les jours suivants la catastrophe.
Extrait du The Times du 10 Octobre
A guest house belonging to the Synagogue Church of All Nations in Lagos, headed by preacher TB Joshua, collapsed on September 12, killing 116 people. Eighty-five of them were from South Africa.
The remains of those killed were still in Nigeria. DNA samples being used to identify the bodies were at a laboratory in Cape Town.
Le vestige de l’Apartheid : De hauts réverbères :
Paysage banal que l’on voit dans presque tous les townships en RSA.
John dit que sous l’apartheid, les forces de l’ordre faisaient des descentes nocturnes dans les townships à la recherche des « agitateurs politiques » issus des rangs de l’ANC.
En réponse à ces « agressions», les habitants caillassaient des ampoules, ou démolissaient, dès qu’ils pouvaient, les réverbères classiques de 5 ou de 6m de hauteur. L’obscurité leur permettait ainsi de lancer des projectiles de toutes sortes : billes en acier projetées par les lance-pierres, parfois de balles réelles, contre les forces de l’ordre ; et d’échapper aux poursuites grâce à la connaissance parfaite des dédales, passages étroits du quartier.
La parade trouvée par les gouvernements de l’apartheid : Eriger des réverbères hauts de 35m à 40m, équipées de 6 ou de 8 puissantes halogènes de 500W chacun.
Maintenant, quand on se « promène » dans le township, où que l’on se trouve, dès qu’on lève ses yeux,…on tombe inévitablement sur ces réverbères. Vue imprenable comme dirait certains commerciaux immobiliers !!!
Comme la plupart des Sud Africains, Blancs ou non Blancs confondus, est obsédé par l’insécurité, le nouveau quartier du township est aussi doté de ces diffuseurs de lumières.
Du Studio Atelier Cubique, la nuit, on aperçoit nettement les lueurs oranges-rouges provenant de ces hauts points lumineux situés à environ 5km en vol d’oiseau.
A SUIVRE
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