samedi 27 décembre 2014

GENS d’ici Part Three Le Professeur Tournesol

LES GENS d’ICI
Part Three
Le Professeur TOURNESOL
( ou Professor CALCULUS selon la version anglaise des albums TINTIN)
En Mai, Betty avait commandé à la pépinière de Florette De LEUWN des arbres fruitiers à planter. Le jour convenu, vers 10h, on se rendait donc à cette ferme, située à environ 25km de CLARENS, à l’écart de la N 712 reliant Clarens à Bethlehem.
C’était l’heure du tea-time, et on se trouvait en compagnie des amis de Florette : Denise et Steve Harisson. La commande n’étant pas prête, Florette nous promettait la livraison pour le Samedi suivant.
Café et quelques biscuits aidant, la conversation engagée avec Denis et Steve tournait autour de la sempiternelle question : pourquoi avons-nous choisi de nous installer dans un coin isolé, au pays où l’insécurité demeure etc. Avant de se quitter, Denise et Steve proposaient de jouer le rôle de coursiers-livreurs de nos arbres à domicile.
Les Harisson sont venus de l’UK à Clarens depuis 7 ans. Steve, 70 ans ingénieur électronique et mécanique, avait travaillé pour des sociétés anglaises implantées en Afrique Noire. Curieux, réservé, des sourires espiègles, excellent bricoleur, et de surcroit un touche à tout, de tempérament « très dynamique », je dirais, comme un ressort de moteur électrique. Le voir m’évoque le fameux Professeur Tournesol des albums Tintin.
Denise, elle, était coiffeuse.
Piet, notre jardinier dit que Steve se rend de temps en temps au township Kgubetswana pour rendre de menus services aux habitants. Denise est trésorière du Clarens Garden Club.
Leur maison est une des rares à Clarens où on peut admirer un potager bien ordonné.
Car contrairement à tout Anglais, ou tout individu imprégné de la culture britannique qui se respecte, l’espace autour des maisons ne doit être couvert que de gazon vert, taillé à raz comme celui de Wimbledon, agrémenté de roses en bordure.
Seulement, tous des deux sont allergiques au gluten, et au lait. Quand ils viennent à Sérénité pour un café, ou thé, il est impossible à Betty de leur offrir quelques biscuits, ou cake, ou madeleine faits maison. Parfois, Denise amène sa boite de biscuits faits de farine de riz, et repart avec ceux qui restent. En revanche, ils ne craignent pas les plats vietnamiens : rouleaux de printemps, riz cantonnais par ex. On a pu les convier à un simple déjeuner à base de riz.
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  Préparation des rouleaux de printemps
  P7014913   Steve essaie de manier les baguettes.
Pour sûr, il manie à la perfection des baguettes de soudure, ou des pinceaux pour la peinture
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  Steve : Artiste peintre amateur :
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Portrait inspiré de Madame Butterfly de Puccini
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    Son grand garage de deux places, comme 90% des garages existants en RSA, est archi rempli de tout : une BMW 320, UNE LOTUS jaune de collection, des outils électro-portatifs et toute la panoplie indispensable à un habile et excellent bricoleur. En somme, un parfait d’atelier bien rangé.
Chevalet, palettes, tubes de couleurs pour la peinture complètent l’espace restant.
La vieille OPEL Kadett de 1990 reste dormir dehors. Pour monter à Sérénité, Steve attend que notre chemin d’accès soit praticable pour l’OPEL. « Je ne risque pas, dit-il, d’aller chez vous avec la LOTUS ou à la BMW ». Leçon à retenir : ne pas l’appeler en URGENT le lendemain des grosses averses. Ou alors je dois venir le chercher avec ses outils avec ma bakkie en mode off-road 4x4 
Voici Une ŒUVRE dont il est très fier : 6 ans de travail aux heures « perdues » : sa locomotive « à vapeur » qui fait tut.tut.tut  comme une vraie. Une extraordinaire et merveilleuse réalisation du modélisme à l’échelle de 1/60ème je crois.
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Pour la démonstration, il a mis en marche sa loco avec de l’électricité. Mais, il me jure qu’un jour elle fonctionnera avec la chaudière chauffée aux copaux de bois. Promis Juré.
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  Avec sa casquette de machiniste et Chef de Clarens Village Station
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  A gauche de la photo, un bout du capot de la Lotus jaune.
Je n’ai pas réussi à prendre en photo Denise et Steve assis dans la Lotus. Pourtant, avec le sourire d’un grand gamin espiègle, il me dit, en gros, que « ça en jette » quand ils « sortent » et « promènent » la Lotus à Bethlehem pour dégourdir les roues et entretenir la belle mécanique.
 
En Juin, apprenant les déboires que j’avais eus avec le marchand de savonnette-« ingénieur-installateur » de l’éolienne, le windmill turbine, Steve s’est penché sur les équipements livrés : pas de régulateur indispensable au rechargement des batteries par le vent. Son verdict : puisque la vitesse du vent est irrégulière, l’électricité fournie par l’éolienne procure des intensités inégales pour la recharge. Quand les batteries sont pleinement rechargées, l’absence d’un régulateur de courant entrant dans les batteries pourrait en trainer la surchauffe des batteries, ce qui pourrait les endommager.
La solution à envisager : Un mécanisme qui se déclenche automatiquement et qui consommerait le surplus de l’électricité. L’électricité qui continue à gaver les batteries alors qu’elles n’en peuvent plus.
En utilisant des matériaux de récupération, il a conçu une espèce de four électrique « ouvert » à deux résistantes assez puissantes (1.200w chacune). Connectée au contrôleur de recharge, ce four s’allume automatiquement quand toutes les batteries sont rechargées à 100% ; et il consomme donc rapidement le surplus de l’énergie produit par des rafales irrégulières de vent.
Le boitier « magique » vue du dessous
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L’artiste et son œuvre à installer
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Les deux pieds de zamal ( marijuana) qui poussent par inadvertance près du « four ouvert » risquent gros par les rafales de vent . En moins de deux, les deux résistances les sèchent et nous pourrons en faire des tisanes en cas de douleur musculaire, ou de fièvre, ou pour d’autres raisons.
L’entrée simultanée des deux sources d’énergie : soleil et vent n’est pas possible. Donc notre solution : le soleil remplit en énergie les batteries quand les rayons dardent, et dès que les rayons solaires disparaissent, je déclenche alors l’entrée de l’énergie éolienne au cas où le vent vient caresser nos collines pendant la nuit.
Steve me dit que s’il obtient les caractéristiques techniques du régulateur solaire, il arriverait probablement à créer un machin permettant l’entrée simultanée en électricité de ces deux sources dans les batteries.
Vous imaginez-vous que les vendeurs de panneaux solaires me disent de m’adresser à l’importateur-fournisseur du régulateur pour obtenir la fiche technique et le guide de l’utilisateur. Eux ne sont que simples installateurs vendeurs d’un produit dont ils ne connaissent pas en détail les caractéristiques techniques.
Dixit leurs SMS. Véridiques !
Effectivement, il nous arrive très souvent d’acheter des appareils électriques sans que le vendeur nous fournisse le guide de l’utilisateur.
PS :
Dans mon précédent post intitulé « Les Gens d’ici : The Six Clarens Vintage », j’ai oublié de mentionner la gentillesse bienveillante de nos amis qui nous ont aidés depuis notre arrivée à Clarens en novembre 2013.
En Avril, nous n’avions pas encore obtenu notre titre de séjour temporaire. Sans ce sésame, pas question d’ouvrir un compte bancaire, donc pas d’abonnement possible à une ligne téléphonique, portable ou fixe, et par conséquence, pas d’espoir de connexion à Internet. Elrina a souscrit pour nous un abonnement qui nous a permis d’avoir un boitier « Router » Modem. Avec cette petite boite, que l’on peut mettre dans la poche, on est connecté partout, où que nous soyons : en ville, à l’hôtel, dans la brousse (si le réseau fonctionne).
En Juin, quand les installateurs des panneaux solaires ne répondaient pas à mes emails signalant les dysfonctionnements (voir La fée Electrique le plan B) qui nous privaient de courant pendant 10 jours, Lynne les appelait en qualité de notre « avocate ». Résultats : ils sont venus nous dépanner 3 jours après son coup de fil.
A SUIVRE :


































mardi 23 décembre 2014

GENS d'ici Nos voisins et nous Part Two

LES GENS d’ICI
Deuxième partie 
Nos voisins et nous
The Six VERLIESFONTEIN VINTAGE
Un jour de Février 2014, alors nous arpentions les allées du magasin de bricolage à Bethlehem, une dame nous a abordés en disant qu’on était voisins. C’était Elrina McLeod. Echange rituel de numéros de téléphone, quelques appels et deux semaines plus tard, on s’est trouvé invités au dîner chez les McLeod en compagnie de Lynne et de David Harrisson.
Sur la terrasse de Highland Coffee à Clarens Elrina et Glen McLeod
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Glen 77 ans était ingénieur mécanique.
Elevée et ayant grandit dans une ferme, Elrina, 65 ans « femme au foyer », a ses pieds bien campés sur le plancher des vaches.
Elrina s’implique davantage que Glen dans les activités caritatives. Tous les Vendredi, elle est responsable du déjeuner qu’une association chrétienne implantée dans le township fournit à une trentaine d’élèves de l’école primaire issus des milieux défavorisés, ou orphelins accueillis par les familles proches mais démunies. Le matin vers 9-10h, Elrina fait des courses avec ses propres deniers avant de donner les ingrédients aux cuisinières, puis vers 13h, surveille la quantité des barquettes garnies avant la distribution. Car, dit-elle, certaines cantinières ont tendance à mettre de côté la nourriture préparée qu’elles ramènent à leurs foyers. Ayant parrainé un grand adolescent qui était sur le point de terminer le seconde cycle du Secondaire (A level), elle m’a suggéré un jour de parrainer un jeune scolarisé.
Pour soutenir les micros activités économiques communautaires du township, elle effectue une partie de ses achats, surtout les produits de base dans les petits bazars ou épicerie-alimentations.
Ils (plus exactement Elrina) géraient une B&B située dans Clarens Village, pouvant accueillir 6 personnes ; ils y vivaient de façon presque permanente. Leur maison que nous voyons de Sérénité leur servait en quelque sorte de résidence secondaire. La ferme est gardée par Thabo, employé vivant en permanence sur place.
A vrai dire, Glen n’aime pas trop la vie isolée à la campagne, alors qu’Elrina s’y plaît.
Glen très mordu au golf, exerce ses swings pratiquement tous les matins. Mais il ne rechigne pas à participer avec Elrina aux diverses actions organisées par CLUNY, une association équivalente de la SPA française pour recueillir des fonds : ventes d’objets et de bibelots collectés auprès des donneurs, tenue des stands et vente des grillades…etc. Et il s’inscrit volontiers aux tournois de golf visant à collecter des fonds pour les associations caritatives. On le trouve un peu idéaliste, doux rêveur.
Depuis Juin, ils ont vendu le B&B et ont acheté en échange une maison située dans le lotissement du The Trout Golf Estate.
Tous les deux nous affirment, comme Yann et Annamarie que les relations entre Blancs et Noirs à Clarens en particulier, et de manière générale dans le Free State Province, leur paraissent moins tendues que celles qu’ils ont vécues dans d’autres régions, Limpopo ou Mpumalanga par ex. où Yann et son épouse ont passé presque toute leur vie.
En Mai 2014, nous n’avions pas encore obtenu le permis de séjours temporaire qui nous permet d’ouvrir un compte en banque, et de s’abonner à une ligne téléphonique, fixe ou portable. Elrina a pris une deuxième suscription à la société de téléphone  MTN pour nous. Cela nous donne un tout petit boitier “Router” que l’on peut trimballer partout et la possibilité de connecter à l’internet où que l’on se trouve : à l’hôtel, en ville ..etc.. Le cout mensuel est de 189 Rands pour 4 Gb. Auparavant, sans cette aide si appréciable, on payait environ 1000 Rands par mois pour 2 Gb
David et Lynne
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Leur ferme ne faisait pas partie de Verliesfontein historique, mais elle se trouve juste à côté de celle des Mc Leod.
David, 72 ans travaillait à la banque, et Lynne 67 ans était professeur d’Anglais.
Ils partagent leur vie entre Johannesburg et Verliesfontein : en alternance : deux ou trois semaines ici ou là-bas.
Ils logent William, leur employé permanent qui s’occupe des affaires au quotidien quand ils sont dans leur maison, dans le quartier huppée de Sandton.
Lorsque nous les rencontrions pour la première fois chez les McLeod, Lynne s’est proposée gentiment de nous donner les cours d’Anglais à titre gracieux.
Donc depuis mars 2014, lorsqu’ils résident à Verliesfontein, on est convié systématiquement le Jeudi à 10h30 à une coffee–lesson. En moyenne, une leçon tous les 15 jours avec des devoirs à faire à la maison, comme les jeunes scolaires… A notre âge, vous vous rendez-compte.
C’est devenu un rituel : on arrive et s’installe dans la cuisine, David laisse tomber vaches, veaux, moutons ou travaux divers des champs et prépare le café. On le déguste, avec ou sans rusks, une sorte de biscuit secs. On discute des choses et d’autres, puis David disparait en nous laissant à nos occupations.
David affirme, pince sans rire, qu’il aime parler à ses vaches.
Lynne nous prend pour des élèves très sérieux et nous donne des devoirs à faire pour la séance suivante, espacée habituellement d’au moins de deux semaines entre les deux. On dirait que Lynne considère qu’en Anglais, on doit avoir au moins le niveau de Première ou de Terminale. J’ai beau lui expliquer, qu’en termes de vocabulaire et grammaire, on est au niveau de la quatrième du collège. Rien à faire.
Parfois c’est tellement difficile qu’on devient carrément angoissé le Dimanche soir quand on ne lui envoie pas encore par email nos homeworks.
Pour le 28 décembre, elle nous a demandé de rédiger, plutôt d’écrire un poème inspiré d’un sujet libre à notre choix. Du pain sur la planche…Sérieuse comme un Pape, elle dit que les élèves du niveau de la Terminale en RSA s’exercent obligatoirement à maitriser ce type d’écriture. Et David, en sirotant son café accompagné d’un rusk avant de s’éclipser pour s’occuper des vaches et moutons, d’opiner d’un sourire plein de malices en précisant qu’il avait noirci des cahiers d’école de ses compositions de jeunesse.
Parfois, pour échapper à la correction de nos devoirs, on lui demande de nous expliquer en détails quelques sujets qui nous intéressent.
Leur religion :
Comme la majorité des Sud-Africains, Blancs et Noirs confondus, nos voisins se disent Chrétiens ou Protestants mais pas Catholiques.
Cependant, ils ont des sensibilités religieuses variées. Glen appartient au groupe de Méthodiste anglican, disciple du courant Wesley, va à la messe célébrée en anglais, (le pasteur officie en alternance en afrikaan, et en anglais par quinzaine). David se dit presbystarian réformé, assiste à la messe officiée en afrikaan. Ces messes ont lieu dans le même lieu de culte. Lynne est du courant issu des enseignements de Martin Luther, de tendance germaniste. Leur mariage religieux n’a pas pu se faire à l’église de la paroisse de Lynne à cause de la croyance religieuse de David (??) mais Lynne peut se rendre aux offices célébrés par le pasteur de son mari.
Yann, Annamarie, et René, la chef de CLARENS VINTAGE ne fréquentent que le Deutch Reformed Church (où Glen, Elrina, David et Lynne ne viennent jamais)
Par ailleurs je souligne en passant que les concerts de Clarens Vintage ont eu lieu, jusqu’à cette date, que dans les Deutch Reformed Church à Bethlehem ou à Clarens.
J’avoue que tout cela me semble un peu compliqué.
Mais on a remarqué que dans ces Eglises, ou lieu de culte si vous préférez, il n’y a pas de statues de la Vierge Marie, ni de Jésus-Chris ensanglanté crucifié, ni d’images des Trois Roi Mages, ni crèche. Décors sobres et simples, ornés parfois de très jolis vitraux.
Heureusement, ces courants religieux co-existent pacifiquement en RSA, à l’opposé des musulmans Sunnites et Chiïtes en Irak qui s’entretuent par les attentas à la bombe.
Betty et Kim Anh chez Lynne et David, fin Avril
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Lorsqu’on est conviés au repas chez nos voisins, avant de commencer les agapes, tout le monde se recueille, en se tenant par la main pendant que nos hôtes remercient Dieu (pour moi, plutôt la Mère Nature Nourricière) de nous avoir donné de la nourriture et pour le partage entre amis.
Honnêtement, ces moments de recueil avant le repas ne me dérangent pas. La chance de pouvoir manger tous les jours à sa faim n’est pas encore acquise à quelques milliards d’hommes, de femmes et d’enfants dans ce monde.
 
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Du 13 au 20 décembre, Yann et Annamarie ont fait un séjour à la ferme d’Ed et de Marianne.
Le 18 décembre chez Elrina et Glen : Noël avant l’heure : les cadeaux apportés par Annamarie
 
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En réalité, Yann et Annamarie étaient appelés en secours par Marianne qui devait sacrifier deux vaches blessées.
Ils passaient donc la semaine à conditionner sous vide les 200 kg de viande, à confectionner les saucisses (borewoers) et biltong (viande séchée) selon une recette traditionnelle de la mère de Yann.
Cette recette avait permis à Yann de décrocher la médaille d’argent, il y a quelques années, lors d’une foire agricole dans le Limpopo.
Du coup, nous avions eu droit à un diner fort sympathique et une soirée très agréable à la ferme des McLeod.
Devinez de quoi on parle entre deux bouchées de filet de bœuf et trois gorgées de vin, mais pas un quignon de pain. De la pluie providentielle, des herbes des prés, des animaux de la ferme et des games (animaux sauvages mais élevés dans les enclos : zèbres, kudu, boks, gnoux, buffles, émeut, autruches .etc.
A SUIVRE :
Le Professeur Tournesol pëi
Ou
Le professeur Calculus de la version anglaise des Tintin

























































jeudi 18 décembre 2014

GENS d'ici Nos voisins

LES GENS d’ICI
Nos voisins
Le décor et ses acteurs :
L’ancienne ferme VERLIESFONTEIN (environ 1100 hectares) a été divisée en 5 portions par Bees VAN BLERK qu’il donna à ses enfants.
Glenn et Elrina McLeod ont acquis deux portions (environ 400 ha), Eduard Du Plessis 2 portions probablement 500 ha. Et nous une portion 134 ha
David et Lynne Harrison possèdent une ferme à côté de 400 ha.
David et Eduard pratiquent de l’élevage extensif comme la majorité des fermiers : vaches, moutons et chevaux (pour Eduard)
Glenn et Elrina ont installé sur leur terre les animaux « sauvages », (en réalité achetés aux éleveurs de games-farm) : springbok, kudu, émeut, gnous, zèbre.et bientôt buffalos car ils projettent de créer un hébergement avec circuit dit “games-safaris”. Mais sans les traditionnels Big Five si prisés des touristes : lion, rhino, guépard, buffle et éléphant.
La bordure des fermes de nos voisins se confond avec la frontière séparant le Lesotho de l’Afrique du Sud, d’où le principal souci de David et d’Eduard est le vol de bétail opéré par les Sotos, qui ne connaissent pas la frontière mais savent comment profiter des garde-mangers vivants à quatre pattes en coupant les fils barbelées. Glenn est épargné de ces soucis car ses animaux se détalent aussi vite qu’ils peuvent dès ils aperçoivent la présence des humains.
Distance estimée entre les habitations en vol d’oiseau : 3 à 4 km
En Novembre 2013, lorsque Betty et moi faisions quelques courses dans la superette de CLARENS, une dame s’est présentée en nous disant qu’elle était notre voisine et nous invitait à venir prendre un verre.
C’était Annamarie dont le mari Yann gérait la ferme achetée par leur gendre Eduard en 2008. Eduard s’est marié avec Marianne, leur fille, en 2010.
Par la suite, on venait de temps en temps chez eux chercher du lait, du compost, des plaques de kukuyu, une sorte d’herbe très résistante, comparable à celle que nos amis Réunionnais appellent « la traînasse » (voir mes posts datés de Mai 2013).
 
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Tea-time sur leur terrasse
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Ou quand ils venaient chercher de l’eau pour le bétail car leur sources n’arrivaient plus à répondre aux besoins quotidiens : environ 3000 ou 4000 L
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Avant de venir à VERLIESFONTEIN en 2011, Yann gérait une ferme de 100 h de maraichage et une réserve privée de safari dans la région de Limpopo.
Tea-time chez nous au Studio Atelier Cubique
 
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On se voit aussi au cours des repas, car on s’invite mutuellement, ou parfois au restaurant The Courtyard, parfois également lors des apéros dinatoires.
Il faut souligner que pour Annamarie, n’importe quel événement, aussi ordinaire soit-il tel que : une pluie tant attendue des fermiers, l’arrivée de l’électricité au domaine Sérénité après 60 jours d’attente, retour de la voiture du garage etc. lui paraissent dignes d’être fêté comme il se doit en dévissant la capsule d’une bouteille de vin, alors que Yann ne touche jamais à aucune goutte de boisson alcoolisée. Yann qui passe ses journées à serpenter les hectares en quad, en bakkie 4x4, le talkie-walkie collé aux oreilles donnant des directives aux personnels, et qui ne rentre à la maison que pour le tea-time en guise de récréation.
Pourquoi dévisser une capsule, me demandez-vous ? En RSA, on ne trouve pratiquement plus de bouteilles de vin aux bouchons de liège. Ceux-ci font désormais pièces de collection pour les amateurs du « poup » magique. Les capsules à visser commencent à envahir le monde viticole français depuis quelques années.
Eduard Du plessis, crâne rasé, la cinquantaine, dirige une société de Sécurité Informatique. Il a confié la gestion de sa ferme à Yann, son beau père
David retraité de la banque
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 Marianne, la trentaine pimpante, femme d’Eduard, s’initie au métier de boucher en vue de commercialiser leur production animale.
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Ballade équestre à VERLIESFONTEIN :     Préparation de la ballade
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Mai 2014, Kim Anh est venue passer 2 semaines à Verliesfontein
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Marianne prenait des leçons de pilotage d’avion. En Août, Eduard a fait bâtir une piste d’atterrissage sur leur terrain.
On rejoue encore certaines séquences du « OUT of AFRICA » ?  Mais sans la culture du café, ni la chasse aux défenses d’éléphant, ni la vaisselle en porcelaine.
 
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Cependant, depuis Septembre, ce petit coucou n’a fait son apparition que deux fois sur la piste.
Marianne et Ed attendent-ils le moment propice de l’abattage du troupeau pour convoyer la viande par avion à JHB ?
Il faut mentionner qu’un bâtiment de 40M2a été transformé en laboratoire de conditionnement : 1 chambre froide, 3 ou 4 congélateurs-bahut, machines à trancher des quartiers en tranches avant de les mettre sous–vide etc…
Personnellement, je trouve un peu dommage que les Sud-Africains, voués au culte des barbecues ou braaïs ne connaissent pas le délicieux extraordinaire goût de la viande de veaux, ni d’agneaux élevés sous la mère en plein air.
En revanche, la viande de volaille issue de l’élevage intégralement au maïs, sans les granulés de synthèse est savoureuse, pas trop sèche à la cuisson.


A propos de l’agriculture, les gens d’ici se plaignent que la sècheresse est devenue de plus en plus sévère dans cette région depuis 3 ans. Ainsi, après la petite pluie survenue le 24 Octobre, dans les rues de Clarens Village, presque tout le monde se congratule de cette aubaine si attendue.
Il parait que le maïs, grand consommateur d’eau ne rapporte plus. Et que les fermiers du Free State se lancent cette année dans la culture du soya qui théoriquement demande moins d’eau.
Pour 2015, Ed convertit une partie des champs de maïs en prés au fourrage pour nourrir ses vaches en hiver
Free State, Province qui, selon John, est traditionnellement considéré comme le grenier et le premier fournisseur en viande de la RSA, est-elle en train de perdre sa position privilégiée dans l’économie de ce pays ?
Mais, il y a un mais de temps en temps dans la vie…
A la mi-mars 2014, Annamarie et Yann nous annoncent qu’ils quittent VERLIESFONTEIN pour d’autres cieux. Nous ne leur demandons pas les raisons, mais avec nos autres voisins, de supputations en hypothèses d’école, et de papotages autour d’un verre, on suppose que cette rupture de coopération ou de partenariat serait due à un désaccord sur les méthodes et stratégies de gestion des affaires. Yann à 64 ans, étant un fermier-gestionnaire à l’ancienne école ne peut pas forcément avoir le même point de vue qu’Ed en la matière. Gérer une affaire en tenant compte des facteurs humains et ceux de l’environnement ne convient pas forcément aux objectifs à atteindre basés purement sur la gestion cherchant la rentabilité rapide des investissements.
Nous regrettons leur départ en Avril car on s’entendait assez bien ensemble devant une assiette si appétissante, nous qui sommes tous sexagénaires… ayant déjà une vie active avant d’atterrir à VERLIESFONTEIN.
A SUIVRE : THE SIX VERLIESFONTEIN VINTAGE









samedi 22 novembre 2014

AJED La Saga continue Tutoriel et Master Class : faire son beurre

TUTORIEL du MASTER CLASS :
En Travaux pratiques non-dirigés : Faire son beurre
Consignes : chacun doit faire son beurre avec 500ml de crème fraîche
Ingrédients : par personne 500ml de crème fraîche, de l’eau glacée, une pincée de sel ; de l’huile de coude, et de la patience…
Outils nécessaires : une baratte manuelle, un mixeur manuel
Etape par étape :
Sortir la crème du frigo quelques minutes avant. La verser dans le mixeur manuel et la transformer en crème chantilly.
Lorsque la chantilly devient ferme, on la transvase dans la baratte manuelle
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On bat alors à une vitesse moindre. La chantilly s’affaisse et sa couleur blanche vire à celle de jaune d’oeuf, on voit apparaître le babeurre.
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Il faut égoutter les particules de beurre obtenu, les rincer dans l’eau froide au moins 3 fois. Le bloc de beurre se forme alors. Le babeurre servira à nourrir les poules.
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Le rinçage du beurre est important pour éviter qu’il ne rancisse
Je me rappelle le goût rance du beurre fait par notre voisine Annamarie qui ne consacrait pas de temps nécessaire au lavage.
1 litre de crème fraîche donne 475 gr de beurre frais maison
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Un a fait un test d’endurance : j’ai mis 20 minutes pour l’étape 1, alors que Betty n’en a mis que 15.
J’ai obtenu en quantité davantage de chantilly que Betty Donc, le gros morceau relève de ma production.
La contrôleuse de qualité alias Fourmidable : elle scrute le cahier des charges surveille le respect de ses consignes avant de signer l’autorisation de mise sur le marché.
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Une ancienne collègue d’origine bretonne m’a dit un jour qu’en Bretagne, au marché, les femmes piquent les mottes de beurre baraté avec leurs épingles à cheveux pour s’assurer de la qualité du beurre. Ainsi, les mottes de beurre baraté sont alvéolées de trous minuscules.
Que fait la DDASS Service Hygiène dans ce coin ? Les jours de marché, son personnel confiné dans les bureaux se perfectionne-t-il à la bombarde, au biniou kroz ou au biniou braz pour le grand Fest Noz de l’Equinoxe du printemps?
Un cake parfumé au rhum agricole réunionnais fait avec notre beurre, avec le concours du gentil Apollon car Eole, ayant chassé des Cumulo nimbus est parti s’enivrer avec Dionysos.
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Dégustation  du pain maison accompagné de beurre frais et de nos deux fromages préférés : un Bleu qui révèle une légère consistance crémeuse du gorgonzola, et un Vieux Cheddar importé d’Ecosse qui nous rappelle étrangement le Vieux comté.
Cette fois-ci, hélas pas de radis du jardin pour l’apéro.
Pas un radis pour son beurre, c’est un comble !
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On a dû remédier l’absence de radis en cherchant dans « L’origine du monde » venu de la serre.
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Tout de même, c’est bien dommage de l’entamer.
Cela lui ferait une belle jambe apparemment !
Huy
http :://domain-serenite-clarens.blogspot.com
Cell phone and Viber 27 79 187 3798


































lundi 10 novembre 2014

AJED La SAGA continue: La chorale CLARENS VINTAGE

 La chorale CLARENS VINTAGE
J’ai toujours rêvé de faire partie d’une chorale depuis que j’ai quitté le Conservatoire de Sàigon en 1969.
Un jour, au détour d’une conversation avec Trudy, propriétaire d’une guesthouse à Clarens, j’apprends qu’elle s’occupe de la chorale de la grande et principale église de Clarens. Jaap, architecte qui dessine notre maison est membre de ce groupe. Mais il n’est pas très assidu tous les dimanches matin pour chanter à la messe, car, dit-il, il ne chante pas très bien. Il me communique (???!!!) les coordonnées de René Human (retraitée, pianiste, ancienne professeur de musicologie à l’université de JHB et de Pretoria) qui s’emploi à former une chorale.
Depuis Juin, j'ai été pris pour une période d'essai de 3 mois à la chorale CLARENS VINTAGE. Pourquoi ce nom? Elle est composée uniquement que d’hommes, moyenne d'âge 50 ans. En basse, je suis le troisième en renfort, et septième du groupe.
Voici le programme concocté par René.
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Les morceaux choisis sont chantés en Anglais, en Afrikaan, (Dans met die rooi rok et Summerkerfees), en Latin (Laudate Dominium), en Italien (Santa Lucia).
Amazing grace/ Genade onbestkryflik groot et Douce Nuit (Silent Night) en deux langues.
Voyez la « Douce Nuit » de Noël traduite en Still nag, heilige nag
Le programme à préparer pour cette année et pour 2015, se réfère le plus souvent à Dieu, pas forcement à Jésus Christ (heureusement pour moi qui ne suis que déiste, et non pas Catholique) ces chants évoquent la gratitude envers Dieu.
La majorité des Sud Africains est très croyante et pratiquante, y compris les noirs. Au township Kgubetswana, on dénombre au moins 4 lieux de culte, et autant à Clarens Village. Les messes à Clarens se disent alternativement en anglais et en afrikaan, en fonction de la semaine paire ou impaire.
Par ailleurs, dans les hôtels et les hébergements, vous trouvez toujours la Bible ou le Nouveau Testament posé(é) dans ou sur la table de nuit. Parfois, au début ou à la fin des répétitions de la chorale, mes compagnons de chant font une petite prière de 15 à 20 secondes. Une éternité pour moi, qui pendant ce temps pense au Créateur du Cosmos.
  La répétition à 11h pour le concert à 12h-13h. A ma droite Marco (Basse) et Leon (basse)
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J'essai d'ânonner tant bien que mal les paroles en afrikaan, en anglais et en latin car pour certaines chansons on saute d’une langue à l’autre.
René veut que je sois à droite de la bande, de manière qu’elle puisse m’entendre chanter, non pas en mélodie mais en prononciation « correcte » des paroles en afrikaan et en TOUT …ha.ha. Vous imaginez que l’assistance apprécie, savoure l’afrikaan prononcé à la sauce vietnamienne. Heureusement, on ne s’évertue pas à chanter douce nuit en Sotho. (Bosio o Kgotso=[prononcez busiu u krutsu] ) ....
L’auditoire n’entendrait que moi en fausses notes, et en faux alphabets. Promis juré.
  Ci-dessous : Ma partition de Douce Nuit, Silent Night, avec les paroles en afrikaan, soulignées par Marco
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Programme du concert du 26 Oct à l’église Anglican à Bethlehem
Et les paroles de « What Child is this ? (Welk’ Kind Lê Hier?)
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Je ne narre pas ma gymnastique verbale et mentale pour les chanter.
Maitrisant le solfège, je déchiffre sans difficulté la clef de Fa (clef pour la basse) sans problème, et j’arrive à chanter juste les notes pour soutenir les deux Basses qui, ne sachant pas très bien lire les notes en Fa, se fient à leur mémoire mélodique. Et de suivre, parfois par mégarde la mélodie chantée par les Ténors ou Barytons. Quand cela arrive, je tiens fermement (ma) la corde « vocale » pour tenter de les ramener sur la bonne voie(x) ...
Encore du chemin à faire avant de chantonner joyeusement le Nabucco de Verdi, ou quelques passages en choeur extraits de La flute enchantée, ou de Madame Butterfly, ou d'Aida. Ne me tuez pas, s’il vous plait, en rajoutant le chœur de l’Armée Rouge de l’ex-URSS avec la légendaire Internationale.
Répétition tous les lundis à Clarens, de 17 à 19h dans la grande villa luxueuse (2 ou 3 ha arborés, 2 pianos dans deux pièces séparées, 2 salons pour les réceptions, immense salle à manger, mais que deux chambres à coucher ???) de René, grande femme charmante, une descendante des huguenots français. Son prénom a été mal orthographié par l’employé(e) du service d’état civil, donc sans le E final. Elle en rigole en me donnant ce détail. Le mari avait un travail probablement important dans les finances. Bref de la bonne et haute société, des bobos de bon pédigrée, fortunés de Jo'burg, pas bouseux comme moi cultivant deux radis et six carottes bio...
Pour le 26 octobre, (mon premier concert avec la bande) on a réalisé une performance convenable, dans l’ensemble, sans trop de dégât.
 
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Des représentations sont prévues pour les fêtes de fin d'année et on multiplie les répétitions pour les grands jours ou on chantera à la gloire de Dieu et de Jésus Christ accessoirement.
Une anecdote : le curé de la paroisse, en annonçant le concert, invite ses ouailles à remercier Dieu pour la pluie tombée le Vendredi 24 octobre, pluie si attendue dans le Free State où la sècheresse sévit durement cette année : aucune goutte d’eau n’est tombée entre le 5 Avril et le 24 Octobre. Ne sont-ils pas croyants ces Sud-Africains ??
Ci-dessous : Lyle au piano
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Photo souvenir pour le canard de Bethlehem.
De gauche à droite : Dons, Ténor solo, Marco Basse, Jaco (caché par René) Basse 1er , Lyle, notre pianiste, Christ Ténor et Leon Basse 1
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Pour être à la hauteur de la star du jour (comme supporting actor), je me suis mis sur mes 31.
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Des bourrasques un tantinet glaciales balayaient les pentes entourant Sérénité. Des rafales à décorner les bœufs, à défriser les Cafres.
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Crédit photo : Grand merci à Betty
Si je continue, j’essaierai de convaincre René à inclure la « Petite Fleur fanée » dans le répertoire, paroles en créole et en Anglais. A vos plumes, mes lectrices et lecteurs anglicistes : Catherine, Sophie et René pour la traduction. Et Thierry pour arrangement instrumental. René ferait l’harmonisation pour le chœur..
« I have a dream », comme dirait l’autre. Rendez-vous à Noël 2017.
Quand j’entends “Petite fleur aimée” ou “P’tit fleur fanée”  je suis saisi d’un certain frisson. Cette chanson est écrite par Georges Fourcade (1864-1962) surnommé « le barde créole », écrivain puis mis en musique par Jules Fossy, son professeur de musique devenu ami très proche.
En 1930 il passe son examen d’entrée à la société des auteurs et présente comme sujet P’tite Fleur aimée.
C’est la chanson la plus connue des Réunionnais, je dirai presque un ‘hymne national » de cette île.
Défenseur du créole, auteur des pièces de théâtre, ses oeuvres ont marqué la littérature créole.
En 1978, Graeme Allwright pendant son long séjour dans l’île de la Reunion, a composé un morceau intitulé La Réunion qu’il a gravé dans son album « Question » et y a inséré aussi P’tit fleur fanée.
Et voici le texte : à l’attention des amis non créoles
1) Vi souviens mon Nénène adorée
Le p’tit bouquet, qu’vous la donne à moin
Na longtemps que li lé fané
Vis souviens, comm’ça l’é loin
Refrain : P’tit fleur fanée
P’tit fleur aimée
Di à moin toujours
Couc c’est l’amour
2) Li marché dans la forêt
Y faisait bon, y faisait frais
Dan’zerbes l’avait la rosée
Dans les bois zoiseaux y chantaient.
3) Depuis ça le temps l’a passé
Y reste plus qu’un doux souvenir
Quand mi pense, mon cœur l’é brisé
Tout ici comm’ça y doit finir
 
Deuxième rêve secret : Faire chanter mes compagnons de CLARENS VINTAGE la fameuse « Douce Nuit » (Silent Night) en viêtnamien, ce que je chantais en classe de Chorale en 1965. Paroles traduites du français par mon professeur de chant, un très fervent catholique.
On était 60 adolescents jeunes et adultes, à suivre ces classes 4h/semaine, formant un vrai chœur à 4 voix.
Le 23 décembre 1965, sous la voûte de la Grande Cathédrale Nhà Thờ Đức Bà à Sài Gòn lors d’un concert dédié à la Nativité, notre groupe faisait résonner ce célèbre morceau figurant dans le programme de la soirée.
 
Huy http :://domaine-serenite-clarens.blogspot.com
Cell phone et Viber : (27) (0)79 187 3798












































































dimanche 9 novembre 2014

AJED La SAGA continue Le Township de Clarens

Le township KGUBETSWANA de CLARENS
KGUBETSWANA en Sotho signifie Terre Rouge. Cette désignation remonte probablement très loin dans le passé car personne n’a pu me dire exactement quand ce terme est apparu pour la première fois. Terre Rouge provient-il de la couleur ocre viré vers orange-rouge de ce coin ? Ce township était-il le repère des « Rouges » la branche gauchiste légèrement radicale de l’ANC ?
Le vieux township
John, notre guide, en premier plan, devant un taudis promis à être détruit. A gauche, on aperçoit les maisons individuelles, construites dans le cadre de la politique de résorption des habitats insalubres.  On voit de loin, en arrière plan, le nouveau quartier du township
 
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Ce taudis, avec son inévitable parabole
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Ces cases sous tôle, à la lisière de la nouvelle zone d’habitation du township, seront rasées dans un avenir proche, selon John.
On voit les tuyaux de la voirie, entreposés à proximité des tranchées, prêts à être posés. Mais John précise que les élections générales de Mai 2014 étant passées, le chantier ne redémarrera pas de sitôt.
 
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On retrouve la même stratégie coutumière des politiciens professionnels en ce bas monde : respectant scrupuleusement des échéances électorales, ils excellent dans l’art de la séduction des électeurs de base.
Le nouveau quartier de Kgubetswana :
Crée vers le début de 2000, il est composé de maisons individuelles distribuées gratuitement par le gouvernement aux occupants des taudis du township.
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Conditions de l’attribution :
*La situation économique et sociale.
*Pendant les cinq premières années, pas de loyer à payer, mais le « propriétaire » n’a pas le droit de modifier le bâti, plus précisément d’agrandir la maison à son aise,
* et évidemment pas le droit de la revendre.
La maison « sociale » type : environ 6m x 5m avec salle d’eau, WC, et un petit bout de jardin autour.
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Pour celle-ci, le propriétaire a ajouté une pièce au bâti initial
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Apparemment, il n’y a pas de contraintes concernant les matériaux à utiliser.
N’en parlons pas de permis de construire…
Kesako ??? Moi pas connaitre !!!???
Celle-ci : en cours d’extension.
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J’ai remarqué que chaque cour possède au moins un arbre fruitier.
Une rue pavée du township
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Globalement, j’ai l’impression que le quartier n’est pas délaissé en matière d’entretien et de propreté de la voie publique.
Quelques portes sculptées
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Activités économiques du township : (sans compter celles des dealers)
L’atelier de la Coopérative d’insertion de John. Le jeune soudeur-ferrailleur exécute une commande d’un particulier
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Des objets produits en série sont mis en vente sur la place centrale de Clarens Village.
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La boulangerie « communautaire »gérée par la Coopérative du quartier. Pas d’enseigne, ni pancarte mais les habitants peuvent y acheter à un prix inférieur à celui pratiqué dans les magasins à Clarens. Notre voisine Elrina y fait ses courses, non pas pour des raisons financières, mais pour soutenir ces micro-activités associatives.
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Une épicerie-bazar-débit de boisson qui se nomme White House
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Son homologue « épicerie-bazar « est peint en rouge avec le signe distinctif de superette affiliée à un grand distributeur
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Ci-dessous, épicerie bazar « indépendant » MADIBA Food Shop
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On dénombre au moins 4 superettes dans Kgubetswana, sans compter des petites échoppes.
Ces deux établissements affichent belle et bien leur appartenant au réseau « Champion »
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Surtout ce que l’on remarque est la présence de nombreux débits de boissons alcoolisés; les « Taverns » d’où partent des flux sonores tonitruants qui font trembler les pavés.
Comme partout, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses.
Des touts petits bistro-gargotes qui accueillent des « piliers de bars » âgés, souvent bénéficiaires des allocations sociales, mal rasés, adeptes de petits verres au milieu de la matinée ou pendant la journée. La soif et l’envie n’attendent point l’heure, n’est-ce-pas !!. Rien de nouveau à l’Est, ni à l’Ouest, ni au Sud, ni au Nord d’ailleurs
Le confortable ZAMA Tavern, de bonne facture et fréquentée par les jeunes branchés : blousons, polos, jean à la mode. Le proprio connait-il le créol réunionnais « zamal » (marijuana) ?
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Elevage familial de bovin au Kgubetswana
Ci-dessous : paysage habituel que l’on aperçoit aussi au Viet Nam, en Malaysie, dans l’archipel des Mascareignes, et aussi à la campagne des pays que l’on appelle pudiquement « pays en voie de développement » .
Prés  sans clôtures, ni barrières.
Rien à voir avec des centaines d’hectares clôturés des grands éleveurs Afrikaners, nos voisins par exemple.
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Certains habitants du Kgubetswana possèdent chacun quelques vaches, le plus souvent 2 ou 3. Les gardiens déplacent les animaux d’un pré à l’autre aux alentours du township et au bord de la nationale 711. Aux automobilistes de scruter les abords de la route, pied sur le pignon et prêts à piler en catastrophe.
Les propriétaires se cotisent pour rémunérer les cowboys sans cheval, ni LR 22. Piet, notre jardinier, paie mensuellement 200 Rands pour la garde de ses deux vaches .
Les vaches paissent sur le terrain de foot où les écoliers viennent exercer l’habileté de leurs jambes aux heures d’Education Physique et Sportive, si jamais par chance ils en ont.
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Les cultes dans le township :
Il existe au moins 4 lieux de culte dans le quartier.
Sans le guide attitré John, je n’aurai jamais su que cette maison est un Temple.
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Ces « temples » ne sont que des bâtiments ordinaires sans signe distinctif d’appartenance à un groupe « spirituel » ayant pignon sur rue.
Je suppose que la concurrence entre « églises » est relativement vive.
Il faut noter que les média diffusent abondamment sur leurs ondes les dimanche matins sermons et prêches des Télé-Evangélistes Blancs ou Noirs, (ou Télé-Baptiste T.B.). En les écoutant d’un œil (d’une oreille) distrait(e), je les comprends assez bien car ils articulent distinctement et lentement.
Ce phénomène est assez répandu en Afrique, et plus visible qu’en France ou à La Réunion.
On peut émettre l’idée que Jésus-Christ, dont l’enseignement a servi de véhicule de l’expansion spirituelle de l’Eglise catholique de Rome, devrait se réveiller ; puisque le «  territoire spirituel » et l’audience du Vatican, conquis à l’ombre de l’ère de la Colonisation économique des peuples arriérés, chancellent et s’effritent.
Mi- Septembre : Grande émotion dans l’opinion publique Sud Africaine
Le 12 Septembre, à Lagos, la capitale du Nigeria, une résidence-hébergement dépendant du Synagogue Church of All Nations, s’est écroulé probablement à cause des malfaçons. Cette Guesthouse servait à héberger des visiteurs et pèlerins se rendant aux sermons du prêcheur TB Joshua, une riche et très influente personnalité au Nigéria, un Grand Prophète pour ses fidèles. Il faut dire que ses prêches accueillent régulièrement des hommes politiques, la jet-set locaux, parfois aussi certaines personnalités Sud-Africaines.
Parmi les victimes, figuraient 85 pèlerins Sud-Africains dont les corps n’ont pas encore pu être rapatriés en Octobre. Quelques ministres Sud-Africains se sont rendus sur place les jours suivants la catastrophe.
Extrait du The Times du 10 Octobre
A guest house belonging to the Synagogue Church of All Nations in Lagos, headed by preacher TB Joshua, collapsed on September 12, killing 116 people. Eighty-five of them were from South Africa.
The remains of those killed were still in Nigeria. DNA samples being used to identify the bodies were at a laboratory in Cape Town.
 
Le vestige de l’Apartheid : De hauts réverbères :
Paysage banal que l’on voit dans presque tous les townships en RSA.
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John dit que sous l’apartheid, les forces de l’ordre faisaient des descentes nocturnes dans les townships à la recherche des « agitateurs politiques » issus des rangs de l’ANC.
En réponse à ces « agressions», les habitants caillassaient des ampoules, ou démolissaient, dès qu’ils pouvaient, les réverbères classiques de 5 ou de 6m de hauteur. L’obscurité leur permettait ainsi de lancer des projectiles de toutes sortes : billes en acier projetées par les lance-pierres, parfois de balles réelles, contre les forces de l’ordre ; et d’échapper aux poursuites grâce à la connaissance parfaite des dédales, passages étroits du quartier.
La parade trouvée par les gouvernements de l’apartheid : Eriger des réverbères hauts de 35m à 40m, équipées de 6 ou de 8 puissantes halogènes de 500W chacun.
Maintenant, quand on se « promène » dans le township, où que l’on se trouve, dès qu’on lève ses yeux,…on tombe inévitablement sur ces réverbères. Vue imprenable comme dirait certains commerciaux immobiliers  !!!
Comme la plupart des Sud Africains, Blancs ou non Blancs confondus, est obsédé par l’insécurité, le nouveau quartier du township est aussi doté de ces diffuseurs de lumières.
Du Studio Atelier Cubique, la nuit, on aperçoit nettement les lueurs oranges-rouges provenant de ces hauts points lumineux situés à environ 5km en vol d’oiseau.
A SUIVRE
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VERLIESFONTEIN P.o. Box 023
CLARENS 9707
Free State Province
RSA
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